« Elia, ta ligne, on n’en veut pas » : ce n’est que le début…

Une mobilisation citoyenne historique : plus de 6.600 lettres uniquement sur Soignies, auxquelles il convient d’ajouter toutes celles des autres communes concernées.

Une mobilisation citoyenne exemplaire : en un temps record, les habitants de Soignies ont fait preuve de grandes capacités d’organisation logistique, de communication dynamique, de concertation volontariste (avec les autres groupes citoyens, avec les agriculteurs, avec les « élus »), de recherche informative, etc.

Et pourtant, ce n’est que le début… Car le projet de Boucle du Hainaut, en gestation depuis bien longtemps, est déjà décidé… jusqu’à quel point de détail, c’est cela l’inconnue. Il convient donc de s’adresser maintenant à l’échelon régional, où le Gouvernement wallon est appelé, à brève échéance, à accorder la révision du plan de secteur.

Comme le suggère le mouvement REVOLHT, il faut amener les responsables politiques, ministres et députés du Parlement wallon, à se positionner clairement par rapport au projet et à leur réelle volonté de soutenir les citoyens dans leur refus de voir la ligne aérienne traverser le territoire hainuyer, sans aucun bénéfice pour ses habitants.

Voyez la lettre-type proposée sur le site www.revolht.be ou inspirez-vous de ce qui suit (pour rappel, pratiquement tous les ministres sont concernés : aménagement du territoire, énergie, santé, environnement, agriculture, économie, patrimoine). Il importe que la révision du plan de secteur soit reportée à l’après-Covid pour que le débat puisse se poursuivre démocratiquement. Il est permis de solliciter une « consultation populaire », prévue dans la législation wallonne, sur ce projet aux enjeux multiples :

Monsieur/Madame le/la Ministre,

Vous avez entendu la clameur, portée par plus de 15.000 voix s’élevant des communes du Hainaut qui sont directement concernées par le projet de ligne à Très haute Tension « Boucle du Hainaut ».

Nous ne vous demandons pas seulement d’écouter ces milliers d’habitants inquiets, mais vous prions de bien vouloir vous positionner sur les questions qui suivent.

Le transporteur d’électricité ELIA ne fait que mettre en œuvre des orientations qui ont été prises par des décideurs politiques et des actionnaires. Mais vous pouvez nous éclairer sur ceci :

1) quelles sont les compétences exactes du Gouvernement wallon dans ce dossier ? A quels niveaux, sur quels points intervient-il ? Quelle est sa marge de manœuvre, sachant que le transport de l’énergie (très) haute tension, les infrastructures et l’équipement du secteur sont, sauf erreur, de compétence fédérale ?

2) quels sont les engagements déjà pris par le Gouvernement wallon au sujet de ce projet, dans le cadre du nouveau Plan Air Climat Energie 2021 ? Ces engagements sont-ils de principe, conditionnés ou fermes au stade actuel ?

Cela ne ressort pas clairement de la Déclaration politique régionale 2019-2024, p. 59 et sv. Il y est bien question d’impliquer « les pouvoirs locaux et les riverains, en particulier au travers de la participation citoyenne dans les projets, en veillant à la qualité de vie des riverains, en améliorant la sécurité juridique, en accélérant les procédures, en utilisant les technologies les plus performantes, en préservant la biodiversité et en veillant à l’intégration paysagère ». Mais tout ceci ne concorde pas, ni sur la manière, ni sur le fond, avec le projet actuel d’ELIA, qui procède d’une technologie (pylônes traversant campagnes et villages, image de la révolution industrielle du 19e siècle) déjà obsolète… sauf en Wallonie ??

3) Le débat a néanmoins eu lieu, mais mené avant tout par les citoyens – habitants et agriculteurs – qui se sont remarquablement organisés, informés et concertés en un temps record.

Pour garantir que cette implication citoyenne exemplaire et ce débat, nourri par de patientes recherches d’information, puissent se poursuivre démocratiquement, pourriez-vous reporter la prise de décision du GW concernant la modification irréversible du plan de secteur à la période post-Covid ?

4) En effet, Il est question, avec la modification du plan de secteur projetée, de la gestion d’un territoire, et donc d’un bout de terre qui nous est seulement et très temporairement prêté, avec une responsabilité civique vis-à-vis des générations qui nous suivent.  Ce projet cristallise un enjeu très important pour l’avenir et bien plus large sur le plan sociétal : il n’est pas seulement question de transport d’énergie, mais aussi de santé publique, de mode de consommation, d’environnement, de production agricole, de patrimoine collectif…

Dès lors, vu que le décret du 19 juillet 2018 pris par la Wallonie prévoit une consultation populaire sur une question de société à la demande de 60.000 personnes, seriez-vous d’accord sur le principe de la mettre en application si le nombre requis est atteint (sachant que de 15.000 à 20.000 personnes se sont déjà mobilisées, il n’est pas impossible d’élargir ce débat fondamental).

En votre qualité de Ministre du Gouvernement wallon, pouvez-vous faire part de manière explicite, via le Parlement, de votre positionnement sur ces différentes questions ?

Pour ne pas devoir chercher : willy.borsus@gov.wallonie.be; cabinet.henry@gov.wallonie.be; cabinet.tellier@gov.wallonie.be; info.crucke@gov.wallonie.be; info.debue@gov.wallonie.be; info@christiemorreale; elio.dirupo@wallonie.be

Cet article a 1 commentaire

  1. La Ville de Soignies à remis (ou va remettre) un avis dans le cadre de la RIP : lequel ? Attendu que les arguments des citoyens n’a aucune valeur juridique, que va écrire la Ville au sujet du projet ? Le citoyen pourra-t-il en prendre connaissance ?
    Les questions posées dans le présent article sont des plus pertinentes : auront-nous les réponses (à temps ?)

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