Chantée par Gilbert Bécaud (1927–2001), cette chanson populaire évoquait l’aspiration des peuples affectés par la sécheresse dans certaines régions équatoriales. C’était vers les années soixante et, déjà à cette époque, les tirs d’obus (contenant des particules d’iodure d’argent) dans les nuages étaient pratiqués pour provoquer la pluie. Ces moyens avaient surtout pour objectif d’alimenter les centrales hydrauliques en déficit d’eau plutôt que de soulager la détresse des paysans locaux.
Douze ans plus tard (1972), j’étais durant 6 mois en mission économique en Afrique centrale et j’y ai vu des barrages hydrauliques à sec. A cette époque, l’avancée du désert était de l’ordre de 25 km par an ; j’avais estimé qu’à ce rythme, en l’an 2000, le désert serait aux portes de la Méditerranée.
Nous voici en 2022 et la désertification des sols a maintenant atteint le sud de l’Europe. Une sécheresse persistante, des milliers d’hectares de forêts calcinés, des cours d’eau asséchés… nous voilà aussi confrontés aux conséquences du réchauffement climatique, pourtant annoncé depuis plus de 30 ans. A qui la faute ? Certainement pas aux Africains, ni aux populations des pays sous-développés !
C’est en 1972 que les premiers signes inquiétants pour le devenir de la planète ont été abordés lors du « Sommet de la Terre de Stockholm ». Depuis lors se sont succédé de multiples Conventions-cadres, de Mandats, des Protocoles d’Accord, des Amendements, pour enfin aboutir, en 2015, aux Accords de Paris. Malheureusement, ces derniers n’étaient pas assez contraignants et surtout arrivaient beaucoup trop tard. Les grands trusts et institutions financières très influents auprès des représentants politiques des différents états ont contribué à cet échec.
Dans une précédente réflexion de janvier 2019, au sujet de la dégradation environnementale au niveau mondial, j’écrivais : « Aujourd’hui nous sommes au bord du gouffre, encore un pas en avant et tout basculera ! C’est donc un retour en arrière qui s’impose comme une révolution inconditionnelle, autrement dit changeons la façon de nous développer et de vivre avant que la Nature ne s’en charge. Car ce dernier scénario sera bien pire que toutes les conséquences des restrictions que nous devrons consentir !»
Désormais, les saisons seront de moins en moins marquées. Progressivement, nous devrions connaître une alternance de sécheresses et d’inondations catastrophiques, qui inévitablement engendreront des récoltes de plus en plus maigres, la famine pouvant menacer, également, chez nous. Beaucoup regretteront alors le pain autrefois jeté aux poubelles.
Nous ne pouvons guère compter sur la diligence de nos dirigeants politiques, trop obsédés par la croissance et l’économie de marché, pour espérer un sursaut salvateur. A nous de prendre notre avenir en mains en vivant plus sobrement, en cultivant quelques légumes ou en consommant les produits locaux de préférence. Privilégions la mobilité douce ainsi que les transports en commun autant que possible(1). Ce sera déjà ça de gagné en attendant des moyens plus ambitieux de la part de nos dirigeants.
En espérant que nos enfants et petits-enfants n’en viennent pas plus tard à fredonner inlassablement « Le jour où la pluie viendra »
Le jour où la pluie viendra
Nous serons, toi et moi
Les plus riches du monde
Nos pouvoirs locaux devront aménager des pistes cyclables partout, limiter la vitesse à 30 km/h dans toutes les agglomérations. Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de volonté !
Jacques Denis
Alias Pol Hussion
(1) Devant la gare SNCB de Gand Saint- Pierre, il y a chaque jour plus de 2000 vélos stationnés. Par contre, à la gare de Soignies, malgré d’indéniables efforts (un ancien atelier qui accueille quelques dizaines de vélos), l’actualisation du Plan communal de Mobilité n’est-elle pas l’occasion de réfléchir à un renforcement motivant de l’accessibilité de la gare aux vélos à l’instar de ce qui se fait dans certaines villes de Flandre ou – plus près de chez nous – à Enghien ?
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