Un lotissement de près de 600 logements et autant de parkings souterrains aux Aulnées : le soutien persistant de l’asbl SNE aux riverains
Depuis septembre 2012, l’asbl Sauvegardons Notre Environnement s’implique dans les procédures successives, aux côtés des riverains du quartier des Aulnées, pour rendre le projet de lotissement plus respectueux de l’environnement et des habitants. En 2018, un premier recours avait donné lieu à l’annulation, par le Ministre de l’Aménagement du Territoire, du permis octroyé au promoteur immobilier (arrêté du 21/06/2018). Le promoteur a revu son projet, mais à la marge. Un nouveau recours a dès lors dû être introduit le 10/01/2020.
Quelle transparence administrative ? La seule réponse aux remarques (138 lettres de réclamation) formulées dans le cadre de l’enquête publique a été assurée non pas par l’autorité administrative (Collège communal) mais bien, de manière incomplète et orientée, par le conseil juridique du promoteur immobilier, à la fois juge et partie. Aucune réponse aux interpellations concernant l’égouttage et la pression de l’eau, déjà problématiques dans le quartier, la durée du chantier (20 ans !), l’impact du creusement d’un vaste parking, etc.
Quels besoins réels ? Le nombre et la densité (60-70 log./ha) de logements projetés (hors parkings) n’est en adéquation ni avec les prévisions démographiques du Bureau du Plan ramenées à l’échelle de Soignies, ni avec le RUE – devenue SOL (Schéma d’Orientation local) – ni même avec les orientations du Schéma de Structure communal 2014. De plus, il ne tient pas compte de l’apport des autres lotissements juste réalisés ou en cours sur Soignies-ville, qui comblent déjà les besoins jusqu’en 2040. Il faut constater qu’un plan d’ensemble raisonné du développement territorial, soucieux prioritairement de l’intérêt des habitants et de la préservation de terres agricoles de plus en plus précieuses, fait défaut.
Quelle vie dans le quartier pendant 20 ans ? Le chantier est prévu pour 20 ans sur un terrain enclavé et le permis d’urbanisme est octroyé pour une durée illimitée, alors que les normes environnementales et constructives sont appelées à évoluer de manière significative dans les 10-15 ans à venir. A certains égards, le projet relève déjà d’une vision dépassée. Sa caractérisation d’éco-quartier (ou quartier durable), apparue fort opportunément depuis le précédent recours, s’apparente davantage à un argument de vente plutôt qu’à une véritable philosophie socio-environnementale.
Quelle participation citoyenne ? La demande de constitution d’un comité d’accompagnement (promoteur-collège communal-riverains), soutenue par la CCATM et relayée au conseil communal du 29/10/2019, a tout simplement été ignorée par les autorités communales. Ce type de structure officielle d’information et de concertation existe sur le territoire pour les extensions de carrières. Or, vu la longueur prévue du chantier et son impact considérable pour les riverains (charroi, nuisances sonores, vibrations en lien avec le creusement de vastes parkings souterrains, mobilité, etc.), la demande est parfaitement légitime. Qui va vérifier l’application des conditions d’urbanisme une fois le permis octroyé pour 20 ans ?
Nous ne nous étendons pas sur les aspects plus techniques du dossier : tour de passe-passe en ce qui concerne des modifications de voiries pour éviter une enquête publique ; prise en compte équivoque dans le permis de toutes les recommandations de la zone de secours en matière de protection contre l’incendie ; ambiguïté en ce qui concerne les charges d’urbanisme, sans bénéfice pour le quartier impacté et peut-être même sans bénéfice direct pour la population (extension de la crèche existante remplacée par l’acquisition d’appartements dans le lotissement – cf. conseil communal du 28/10/2019) ; etc.
Nous ne sommes qu’une poignée de bénévoles face à un promoteur doté de conseils juridiques et d’autorités communales sourdes aux interpellations et inquiétudes des habitants. Mais forts de notre attachement à notre ville et à nos quartiers, nous ne regretterons pas de ne pas avoir agi en temps utile dans la mesure de nos moyens.